S'il y a un truc qui énerve les filles au plus haut point, c'est qu'on leur parle de notre ex. Parler à une fille et glisser dans la conversation un truc sur son ex, cela est assez mal vu (doux euphémisme).
Aussi JE NE PARLE JAMAIS de mon ex. Sauf sur ce blog, bien évidemment.
Définissons l'ex. Comme tout le monde j'ai eu plusieurs aventures (pas assez à mon goût, m'enfin c'est déjà ça). L'ex est donc la jeune femme de qui on garde les meilleurs souvenirs. Pire, c'est souvent celle que, finalement en réfléchissant un peu, on regrette d'avoir largué (ou de s'être fait largué, ou d'avoir rompu d'un commun accord, etc.).
Donc moi aussi j'ai une ex. Appelons-la Mlle … euh … X pour préserver son anonymat.
Evidemment les souvenirs de l'ex sont d'autant plus présents et insuportables que
- la période de couple fut heureuse et que
- la durée du célibat s'ensuivant est longue.
Ces foutus souvenirs remontent insidieusement à la surface au détour d'un tableau qu'elle aimait, d'un DVD qui lui plaisait, d'un plat qu'elle dévorait, d'un livre qui la faisait rire (bizarrement Rankin ??), d'une expression, d'un lit (trop) vide ou d'une photo qui au bout de trois ans est encore dans mon portefeuille. De plus ces saloperies de souvenirs vont jusqu'à hanter les nuits en produisant de beaux rêves, qui deviennent des cauchemars quand la dure réalité se rappelle à nous au réveil.
Bref, inutile de dire que Mlle X est en ce momment en permanence dans ma tête et surgit à tout instant. La thérapie anti-ex est de trouver une jeune compagne. Soudainement les souvenirs disparaissent (ou s'effacent) pour laisser la place à toute une palette d'expériences nouvelles, de découvertes, de plaisirs, de sensations, d'exploration, de …mmmh, euh … bref, je m'égare.
Mais moi, j'ai une autre thérapie avec Mlle X. En effet, certes je l'ai largué (proprement hein, chuis pas un bouc quand même). APRES j'ai réfléchi et je me suis rendu compte que … certes nous rentrions dans une vie un peu plus routinière mais … ben c'est normal, j'avais pas à avoir peur. Ca arrive à tout le monde après un certain temps. C'est ça l'amour !! (désolé c'est d'un mélo affligeant). Donc je suis revenu et là, LA, LA elle m'a vraiment envoyé chier grave.
Bon, donc quand je pense trop à Mlle X, je l'appelle. Systématiquement elle est froide comme la glace, coupante comme le diamant, et d'un laconisme qui ferait perdre patience au Dalaï-Lama.
En général je raccroche violemment après notre conversation (en fait mon monologue entrecoupé de ses monosyllabiques réponses) en disant : "Putain, mais quelle conne !"
C'est une bonne thérapie, un peu violente, mais efficace. Généralement cela me fait l'effet d'un patch anti-Mlle X pendant 3 à 6 mois.
Or, en ce moment je n'ai vraiment pas besoin d'avoir mes pensées occupées par autre chose que le taffe. Cela nuit à mon travail, à ma concentration, je dors mal, enfin la totale d'emmerdes. Or, le salon du livre approchant à grands pas, j'ai absolument besoin d'être serein, calme, productif, efficace, en un mot "peinard".
Donc, résolu j'appelle Mlle X. Un peu comme quand on doit prendre un médicament qui a mauvais goût ! Ca sonne, ça sonne, ça sonne, ça sonne, ça décroche : "Allo ?" – "Oui, bonjour c'est moi. Comment vas-tu ? "
Et là, patatras. Elle me parle !
Le courant passe bien, ELLE va bien, SA FAMILLE va bien, et caetera, et caetera, et caetera. Bref, l'inverse de l'effet escompté. Je raccroche un peu sonné.
Et maintenant je pense à elle à peu près une fois toutes les 10 secondes, alors qu'avant c'était une fois toutes les 10 minutes. Génial, je suis trop content !
MAIS QUEL CON ! QUEL CON ! QUEL CON ! A tout hasard, je précise que le titre de mon message n'est, en aucune façon, une invitation à la haine raciale.