Ce samedi j’ai assisté à la fameuse boat race opposant Oxford à Cambridge depuis 1829 ! Bon, évidemment je ne me suis pas déplacé en Grande Bretagne pour y assister en live concert, mais plutôt bien au chaud dans un pub (The Bowler) du 8ième arrondissment avec une bonne bière brune.
Un lieu assez … euh … british ! J’y suis venu accompagné de mon beau-père (stepfather) britannique pur jus, ayant lui-même fait Oxford. Bref le pub était bondé de britaniques arborant les couleurs de Oxford (bleu marine-noir) ou de Cambridge (vert).
Après de longues, inutiles, stériles, pathétiques analyses à base de pourcentage, ratios, comparatifs, exposées en long et large par des commentateurs très policés, la course a pu commencer sous un délicieux ciel d’Angleterre (il pleuvait, quoi !).
Et ben c’est une course assez longue, assez chiante, assez inintéressante … sauf pour nos valeureux albionnais qui poussaient de temps en temps un "Go Oxford !" ou un "Come on Cambridge !" pour se replonger aussitôt dans leurs ale, presque honteux et confus d’avoir commis ce débordement si continental et latin.
Au final et après une vingtaine de minutes assez laborieuses, nos valeureux rameurs ahanant tels des bucherons ont parcouru les 4 miles et quelques. C’est Oxford qui l’a emporté pour cette édition.
Décidément les rituels britanniques, aussi sympathiques soient-ils, me restent complètement hermétiques. Finalement Oxford réduit l’écart puisque Cambridge mène 79 victoires à 74. We’re narrowing the gap comme me l’expliquait mon briton de stepfather.
Celle de 1869 :
La dernière (en date) celle de 2008 :
Bah, je suppose que si ces rituels et traditions me paraissent amusantes et délicieusement surannées, je suppose que pour un britannique, voir les supporters d’une équipe de football gauloise locale insulter de manière aussi odieuse ses adversaires lors de la finale doit faire partie du charme de ces étonnants frenchmen. Il doit y avoir un côté exotique dans la bêtise crasse et le racisme primaire des supporters français.
Quelque chose que l’on regarde de loin en se disant que définitivement ces continentaux resteront toujours des sauvages quelle que soit la couche de vernis dont ils essayent de s’enduire. Plus sérieusement c’est l’apanage des supporters extrémistes. Après tout hooligans, tifosis, supporters de la tribune Boulogne (je crois que c’est celle-là) … se ressemblent tous dans leur exhutoire si éloigné de "l’idéal sportif".
Oui, alors je regarde avec un brin d’envie et d’admiration cette boat race qui oppose depuis plus de cent cinquante ans les deux meilleures universités britanniques. Ces deux symboles d’une société ancrée dans ses traditions, ses classes, ses rituels, son style, son côté si gentlemen en blazer et cravate club.