Gamin j’étais un fan de super-héros. Je cachais ces lectures honteuses à mes parents et à mes amis (alors que maintenant je les assume pleinement). J’avais une prédilection pour l’univers Marvel alors que les héros DC me laissaient froids et m’indiffèraient dans l’ensemble.
NB : pour les non-geeks ce message risque de regorger de références comics donc, désolé par avance. En même temps j’ai récemment été confronté à des VRAIS geeks de la culture comics. En quelques phrases ils m’ont bien fait sentir mon inculture crasse dans ce domaine et m’ont remis à ma place de simple néophyte autodidacte très loin du modèle rêvé de nerd fan hardcore (même pas digne du statut d’amateur éclairé).
Bref je reprends. A l’époque donc nous puisions notre cam’ dans Titans, Strange, Spécial Strange, Nova (et même le défunt Mustang). J’en veux toujours à ma mère d’avoir bazardé toute ma collec’ qui croupissait à la cave. Je me passionnais pour les X-men, puis j’ai eu une période Daredevil transcendé sous le dessin de F. Miller, et enfin j’ai fini avec les nouveaux mutants dont j’étais féru. Comme pas mal d’ado boutonneux j’ai écrit des histoires improbables dans lesquelles j’étais moi-même un super-héros qui avait un béguin platonique avec Illyana la p’tite soeur de Colossus. Je regrette d’avoir perdu ces scénars car, avec du recul, il me ferait tendrement rigoler.
En bonne place dans mes super-héros se trouvait Iron Man / Tony Stark. Insouciant milliardaire qui faisait le bien pour la plus grande gloire du sport, du fun et accessoirement des Stark Industries. Dans mes castings je voyais bien Timothy Dalton en Tony. Mais bref, passons … je dois être le seul sur cette planète à trouver qu’il a fait un excellent James Bond !
Enfin le ciné c’est pris d’intérêt pour les super-héros ! La technique a permis de réaliser des superbes combats, des cascades foudroyantes, etc. Il faut dire que c’était un peu le point fort de ces ouvrages et non pas la richesse du scénario ou des dialogues (à base de : "attention" "ouch" "trop tard" "NNNOOONNN" "en avant", etc.). En lisant ces magazines je découvrais une richesse onomatopesque insoupçonnée ! Donc certes chaque héros a "son" message : Spider-man sur la responsabilité, Iron man sur ces propres démons, les X-men sur l’intolérance, etc. Mais dans l’ensemble c’est de la philo facile qui tient sur un post-it.
J’avais raté (dieu merci) les Superman (notamment les III et IV ) et je ne découvrais les films que gràce au DVD et à des promos Cdiscount.
Pui vint Batman au ciné. Les premiers bat man de Tim Buron me laissèrent froid. Il faut dire que, encore aujourd’hui, l’engouement pour l’univers fantastico-déprimo-darko-onirique de TB me laisse une impression de désarroi teinté d’incompréhension chronique ! Je considère plutôt sa "conception" des films comme du gentil foutage de gueule.
Puis sont venus les X-men. Et là … pour la première fois je trouvais un truc qui me plaisait ! Un vrai film (toujours très peu de scénar) mais dans l’ensemble le début d’une série de grosses productions qui allaient contenter le gosse que j’étais et qui se faisait ses propres films !
Quelques déceptions : Catwoman, Elektra ; des bof-bof : 4 fantastiques, Daredevil ; des véritables plaisirs de gamins : X-men et les spider man 1 et 2 ; et encore quelques lacunes non vues : Hulk (les 2), les FF 2, spider man 3. Et puis le choc avec : Iron man (jouissif).
Chez DC j’avais vu Batman begins qui m’avait beaucoup plu, même si je l’ai vu dans des conditions déplorables (dans un Boeing sur un vol Montréal – Paris). Et je n’ai toujours pas vu le Superman de Singer ni le Batman Dark Knight.
Bref, très longue digression pour venir au thème initial de ce message. Désolé c’était pas prévu mais, comme souvent, j’ai un peu étalé la confiture et délayé la sauce.
Bat man Vs Iron man.
Ces deux super-héros ont la côte. Or ce n’est pas tant ce qui les rapproche que ce qui les différencie qui fait leur succès. Allez hop c’est parti pour un petit comparatif à deux ballus !
Iron man – Tony Stark et Bat man – Bruce Wayne sont tous deux :
- des richissimes hommes d’affaire
- avec une grande connaissance technique
- sans supers-pouvoirs innés
- qui pallient cette déficience avec la technologie sous forme d’armure et autres gadgets.
Mais surtout ce sont deux conceptions du monde américain :
- Bruce Wayne est "héritier" d’une grande famille richissime
- il est sombre dark gothique … c’est l’homme de la nuit
- il vit dans un manoir le manoir Wayne (transmis de générations en générations)
- il a un maître d’hôtel coincé et british (Alfred, je crois) et un compagnon Robin
- il a la richesse modeste, classe, plutôt européenne (dans une approche classiste très britannique), le pur WASP
- plutôt "Points de vue image du monde" pour le gotha mondain et "les échos" ou "Valeurs actuelles" pour l’économie
- ses loisirs : à part buter du méchant truand des bas-fonds, l’opéra, la musique classique, la grande peinture …
- il a des gadgets (batplane, batmobile, batcave, etc.) qui font dans le gigantisme (année 40 oblige)
- sa ville c’est Gotham ersatz de New-York
- son terrain de chasse c’est la côte est : celle de ces villes à influence européenne (Washington, Baltimore, Boston, Norfolk, Charleston, Virginia, Richmond, Annapolis, Charloteville, Fayetteville, etc.)
Alors que :
- Tony Stark est le fondateur de sa propre fortune, un self-made-man (une sorte de Bill Gates avant l’heure ou un Steve Jobs) même si ce n’est pas le cas dans le film (dans lequel il est héritier d’un succédané de Howard Hugues)
- c’est l’homme de la lumière, des flashs, du show, le people par excellence, bref l’homme du jour
- il a une méga propriété, un jet personnel, des grosses voitures, la frime, le bling-bling (pour reprendre une expression à la mode)
- plutôt "Gala" et "Voici" pour les potins et "Capital" pour l’économie
- ses passe-temps : l’alcool, les femmes, les voitures, le rock et … euh c’est tout. L’alcool sera d’ailleurs un fléau pour lui … un vice qu’il devra combattre.
- il a des armures, mais c’est tout … et son truc c’est la miniaturisation, le small is beautiful
- sa ville c’est Los Angeles ersatz de … euh non Los Angeles
- son terrain de chasse c’est la côte ouest, la Californie, la Silicone Valley, Frisco, Hollywood, San Diego, Las Vegas, Oakland, Seattle, etc.
Bref, deux conceptions du rich boy, deux côtes américaines est et ouest et aussi deux époques : années 40 pour bat man et années 60 pour Iron man. Valà, je retourne bosser !
Sinon … euh j’ai pas encore vu le nouveau Bat man mais je vous recommande chaudement le Iron man (prochain achat DVD sur ma shoping list). Ce que j’ai adoré à part … tout … euh … l’intro rock qui déménage, les acteurs et aussi l’armure.
Ma peur primale était la robotisation à la japonaise. La culture niponne a créé le mecha ultime depuis Asro et Grendizer-Mazinger. Et il m’aparaissait difficile pour les créateurs d’Iron Man de transcender l’approche un peu vieillote des armures de IM des comics, sans passer par l’influence manga des mecha-warriors avec leurs armures de combat. Et bien les armures d’Iron man ont leur propre approche culturelle en restant fidèle à l’original et, certes empruntent à la japanimation, mais surtout puise ses influences et ses sources dans … les bagnoles et les motos. Principalement les grosses voitures (of course) et principalement dans le design des voitures italiennes. On a un peu l’impression que c’est une sorte de tuning humain avec le blason de la scuderia. Plutôt que le truc mastoc et vulgaire des grosses voitures allemandes. C’est donc plus de la mecanique de précision avec le chic italien adaptée à l’homme et assisté par IA, que du mecha asiatique mâtiné de VRAOOR lourdingue teuton.
Désolé pour les amateurs de grosses allemandes mais, depuis l’audi TT, le côté bas de caisse lourdingue mastoc des lignes allemande me fait un peu frémir de dégoût. Je suis d’ailleurs fort triste de voir les belles britanniques (jaguar et Aston) adopter cette mode du gros-lourd-rond alors que l’esthétique et le chic britannique avait une classe et une distinction qui était … ben euh … britannique justement. Les belles italiennes restent heureusement d’une plastique irréprochables, des fusées sur route. Enfin cela dit … les goûts et les couleurs … les études de marché etc … ne doivent pas vraiment tenir compte de l’avis d’un biquet comme moi, vu que la probabilité que j’acquière un de ces véhicules avoisine le zéro absolu. Les grosses bagnoles sont juste devenus un symbole ostentatoire bling-bling (dont le dernier ersatz : les 4×4 en est l’expression la plus criante, caricaturale et grotesque).
Ah sinon j’ai bien ris en voyant ces deux parodies de super-héros ! Una bande annonce fake pastiche et une pub assez amusante :
et :