Archive for the ‘mili me’ Category

Publicités dans le Jane’s Review

mardi, novembre 13th, 2007

Le Jane's review, comme son nom ne l'indique pas, n'est pas :

  • un magazine féminin pour la ménagère de – de 50 ans, ou l'adolescente en pleine puberté qui découvre .. euh … des trucs
  • un magazine masculin type FHM et autres canards un poil racoleur qui cache son côté légèrement cul, derrière une image trendy
  • un magazine culinaire, de conseils pratiques pour bien meubler son frigidaire, de tuyaux pour embellir ses géraniums, etc.
  • un magazine à l'usage des Tarzan cherchant à conquérir leurs dulcinées à grands hurlements de Yodlalaiiiihouuuuuu.

Nan, le Jane's review c'est sérieux. C'est le magazine de l'intelligence militaire (je sais la bonne blague est de dire que se sont deux termes qui ne s'associent pas, comme Musique militaire par exemple ahahahahah) pour les euh … gens du milieu qui sont dans la partie à fond à fond à fond ou qui gravitent autour.

De temps en temps j'en récupère un. Cela me permet de conserver mon vocabulaire spécifique mili anglais, d'aprendre les derniers otanismes, et de lire les derniers potins militaires avec quelques mois de retard.

Mais le truc qui me fait toujours beaucoup rire, dans ce magazine, ce sont les publicités. Ben oui, le mag s'adresse à des militaires plutôt gradés, donc les équipementiers se doivent de toucher leurs cibles. Quoi de mieux qu'un magazine professionnel pour s'adresser directement aux professionnels, donc à son coeur de cible pour une campagne publicitaire.

Dans ma grande bonté j'ai photographié quelques publicités que l'on trouve dans le Jane's ! Ames sensibles s'abstenir, car cela oscille entre le franchement absurde, le jargonisme abscons, le joujou technologique chirurgical, … mais jamais, ô grand JAMAIS on ne parle de ceux qui sont en dessous des obus ! Bref la guerre déconnectée des réalités avec des boutons et des écrans.

C'est d'autant plus bizarre que le Jane's abonde en articles directs et d'investigation sur les différents conflits. Il décrypte aussi les futurs conflits en fonction des futurs programmes en cours d'élaboration, des nouvelles doctrines d'emploi en cours de validation, des prochains matériels achetés par tel ou tel pays ! L'Armageddon à venir en somme.

Allez c'est parti pour quelques grammes de finesse au pays du marketing des marchands de canons :

Finmecanica se la joue Paul Atreides sur la planète Dune : "partout dans le futur"

Raytheon (les bô missiles) : prend l'éxécution de sa mission très au sérieu, comme le pilote ! C'est le team spirit, à moins que ce soit le fighting spirit, chais plus !

Les hélicoptères Bell … euh … a un discours assez spécifico-technique qui parle aux technico-spécifiques ! En tout cas moi je suis un peu largué …

STE nous assure qu'avec eux vous irez au-delà des limites et que vous monterez vers de nouvelles hauteurs. On dirait une pub pour une boisson énergisante !

Plus technique : des capteurs video live (en direct) pour le combattant embarqué ou débarqué (bref le cavalier ou le fantassin).

Enfin le Typhoon (la version export de l'Eurofighter) est livré. Donc une pleine page pour le dire : Livré ! C'est le client qui va être content.

FN Herstal se targue de créer des produits (add-on) qui deviennent des standards mondiaux depuis plus d'un siècle ! Donc … pfou … depuis 1905 ! Cela tombe bien on vient tout juste de fêter les 100 ans de la naissance de l'hélicoptère. Faut croire qu'ils étaient présents dès le début de cette grande aventure (sic).

Là c'est génial y'a un nouveau produit, mais … euh je sais pas trop ce que c'est (et puis en fait je préfère ne pas trop savoir). Enfin cela ressemble à un suppo qui fait boum.

EADS (c'est français m'sieur) fourni la Sécurité pour le Futur (avec un S et un F majuscule, SVP)

Action Items pour aller avec tes Action Joe et tes Big Jim et tes G.I. Joe !

Le plus fiable système d'entrainement et de test de combat aérien au monde. Cool ! Laissez tomber vos playstation et acheter du DRS !! (la technologie de demain, aujourd'hui)

My personnal favorite comme disait monsieur Zorg. Le Piranha :

  • Avec la meilleure protection pour vos soldat
  • Avec la plus grande disponibilité opérationnelle
  • Testé au combat (encore meilleur que "vu à la télé") 

THALES, vous serez surpris ou vous nous trouverez ! Ah ben ouais, en effet !

Encore de la Finmecanica. Moins ésotérique et plus "étalage de tout ce que l'on sait faire." On appelle ça de la publicité institutionnelle.

Northrop Grumman : Global Hawk aime regarder. Pendant longtemps. Vicieux va ! Le "unmanned, unmatched" est pas mal aussi (cela rappelle le "fire and forget" d'il y a plusieurs années ou le film "Wargames" de notre enfance brrrrrrr enfin la mienne d'enfance).

L'évolution continue ! Nouvelle caractéristiques, nouvelles capacités ! Rien à rajouter.

Ah celle là est … mmmmh … tout en finesse et en délicatesse : "Les marines auront de nouvelles options. L'ennemi aura de nouveaux problèmes." 

 

Plus qu'un simple tanker vulgaire. Bien plus que ça, mon bon m'sieur. C'est une solution totale clé-en-main d'aéro mobilité. Un rapport qualité/prix ex-cep-tio-nnel !

Vous m'en mettrez trois !

De la porte de l'usine, jusqu'à la ligne de front (no comment)

Quand la poésie rencontre les gros canons. L'éclosion du tank sortant de sa délicate coquille. C'est presque mignon. Comme d'assister à la naissance d'un T-Rex ou au repas d'un troupeau de vélociraptors.

Connecté above (au dessus), below (en dessous) and beyond (au delà).

Mieux que votre antenne parabolique pour capter 200 chaînes sattelites (ou satelittes ?), les antennes EDO !

Encore Northrop (décidément) qui augmente systématiquement votre connaissance situationnelle (la géolocatlisation, je suppose).

Intégrer divers systèmes en un seul grand avantage. 

Dans les moments cruciaux du conflits soyez défini comme le vainqueur (no comment).

Allez, pour finir : La seule et unique et meilleure plateforme, équipe et solution pour le JCA.

Voilà quelques exemples de publicités que l'on trouve dans le Jane's. Bon, je n'ai pas grand chose à rajouter ! Vous trouvez ces mêmes publicités sur les sites des mêmes constructeurs.

C'est juste que cela m'étonne toujours de voir le décalage entre la publicité et le terrain. Il y a un côté effrayant, déconnecté, absurde et vaguement monstrueux.

Bon j'arrête avec les notes déprimantes parce que cela influe sur mon comportement et mon humeur et cela me fait broyer du noir et voir la vie en gris. C'est peut-être le temps qui est partiellement responsable et la grêve qui fait que je vais devoir me fader une heure de marche pour rentrer à la maison ce soir.

Engagez-vous, rengagez-vous qu’y disaient !

lundi, novembre 5th, 2007

Ben oui, ce matin je suis passé au régiment et j'ai signé mon contrat de renouvellement d'ESR (Engagement Spécial dans la Réserve).

J'ai resigné pour 5 ans ! C'est amusant mais en signant le document dans le bureau du capitaine-commissaire il y avait un buste de Mariane, et le commissaire était assez cérémonieux. Cela m'a fait plaisir et un peu ému aussi.

Cela fait donc … attendez je compte … depuis 1992, août. Même un peu avant si on compte ma PMS (Préparation Militaire Supérieure) de juillet 1991 (le pire mois de ma vie) … donc 16 ans … la vache ! 16 ANS !!

Ouaips, c'est ça. Une PMS en juillet 91 (ou août, je sais plus). Puis l'incorpo contingent 92/08 avec 4 mois d'EOR en école d'application à Tours, puis 8 mois en tant que chef de peloton en Allemagne à Landau: aspi puis sous-lieut, d'abord à l'instruction puis en escadron opérationnel.

A la fin du service je donne mon OK pour la réserve ! Pas grand chose jusqu'en 1995 et la MEP de l'ECR du 526 RT (Montée En Puissance de l'Escadron de Circulation Routière du 526 Régiment du Train). Lieutenant. D'abord doublure du chef du deuxième peloton, puis chef de peloton du 2ième PCR, puis du premier (au passage je repasse le BAS2 et je suis reaccrédité SD). Equivalence CML2 anglais.

Puis adjoint du Commandant d'Unité. Je préfère ne pas prendre le poste et je me désiste avant parce que je me doute que mes activités professionnelles ne me donneront pas les disponibilités nécessaire et suffisantes pour commander un escadron.

Je passe le CEM, puis je prépare, je passe et je réussis le concours pour l'admission au DEM (un an quand même !), puis le DEM. Un peu de travail au profit de l'ESORSEM. Hop, passage au grade de capitaine.

Et voilà, déjà 16 ans de passé. Des années actives avec presque 60 jours, et des années calmeS avec moins de 10. Pas d'OPINT, ni d'OPEX, mais ça cogite et ça travaille. Des moments de joie, de sérénité, des moments de frustration, de stress et d'énervement. Des rencontres, des expériences, des événements, des choses que je n'aurai jamais faites sinon et que je ne referai jamais plus probablement. Mais encore beaucoup de travaux à accomplir.

C'est amusant aussi ce déjeuner avec mon père, juste après la signature. Lui aussi était officier de réserve. A l'époque les classes c'était 9 mois et le service venait de passer à 12 mois (au lieu de 18) si bien qu'il a fait seulement 3 mois de commandement.

Et cette remarque qu'il me fait au moment du dessert : "Tu sais Olivier, la réserve cela ne te sert à rien." Un silence, un moment de réflexion : "Oui, papa. Mais de toute façon je l'ai jamais fait pour que cela me serve à moi."

PS: contre le chomage à Biquet-seine : cliquez ici (parce que 9% quand même).

Le Diplomate, le Militaire et la Lady !!

mardi, septembre 25th, 2007

Hier soir c'était la rentrée des classes. Eh oui ! Notre cycle de conférences de l'ESORSEM de la RTIDF a repris. C'est donc 10 conférences à planifier avec des intervenants de haute volée à raison de une par mois.

Bref, le thème de cette série de conférence est "Les questions de Défense et l'Intégration Européenne". Et donc hier soir c'était "La France et la Défense Européenne".

Et bien c'était passionnant et le conférencier était de très haute volée et sans langue de bois (ce qui est toujours appréciable et apprécié). C'était aussi dense et on est rentré dans la tôle mais, dans l'ensemble, j'ai saisi l'essentiel des concepts. Même si il reste beaucoup à faire il en ressort un bel optimisme et de bonnes réalisations concrètes.

Voilà c'est à peu près tout ce que je peux en dire. Ah si ! La petite précision par rapport au titre de cette note. Bon alors, j'ai appris l'adage suivant, d'un XXX travaillant avec des politiques :

  • Quand un Diplomate dit "oui" il pense "peut-être".
  • Quand un Diplomate dit "peut-être" cela veut dire "non"
  • Quand un Diplomate dit "non" ce n'est pas un Diplomate

Concernant les Milis : 

  • Quand un Militaire dit "oui" il pense "oui"
  • Quand un Militaire dit "non" il pense "non"
  • Quand un Militaire dit "peut-être" ce n'est pas un Militaire

Et, précise t'il avec humour, les britanniques complète cet adage avec :

  • Quand une Lady dit "non" il est probable quelle pense "peut-être"
  • Quand une Lady dit "peut-être" il y a des chances pour que ce soit "oui"
  • Quand une Lady dit "oui" … mmmh … ce n'est pas une Lady.

Vala, ah ! Un dernier truc. J'ai demandé à un ami qui allait à l'Ecole Militaire de passer chez le Maître Teilleur afin de me commander mes grades de Capitaine.

C'est fait ! Sauf que je suis maudit ! M'enfin maint'nant cela ne me touche même plus :

 

 

C’est carré !!

jeudi, avril 12th, 2007

L'Institution militaire regorge d'expressions toutes plus fleuries, imagées et poétiques les unes que les autres.

En faire l'inventaire tient de la mission impossible car ce sociolecte est en constante évolution ou au contraire trouve ses racines dans la nuit des temps et en retrouver le sens premier tient de la gageure.

Ainsi pour ma part il y a 2 expressions dont je suis dans l'incapacité de trouver un sens profond, premier ou même une explication rationelle.

Ainsi, pour stigmatiser un exercice – mission – travail qui soit difficile physiquement, on utilise souvent le terme "Péchu". C'est un exercice péchu, c'est une mission péchue ou encore ce mec est péchu.

Est ce que cela vient du terme avoir la pêche? (la patate – la frite – la niaque : ce qui aurait put donner "c'est patatu" ? "c'est fritu" ? "c'est niacu" ?)).

Est ce un rapport même lointain avec une activité piscicole ? Dérivé elle même d'un terme naval de nos amis de la Royale (la Marine Nationale pour les non initiés).

No sé comme dirait le capitaine Haddock lui même officier de marine marchande, mais ancien officier de marine militaire (ref : Tintin au pays de l'or noir).

Autre expression un peu plus litigieuse et qui m'a toujours laissé perplexe : "c'est carré".

Se dit de quelque chose de bien branlé … euh bordé … non plus … Ah oui ! de bien organisé.

Voici des ordres carrés, une revue carrée, un pas de tir carré, etc. Jusque là rien de trop difficile, malgré tout car comme dit l'autre Si c'est rond c'est point carré et on peut estimer que le carré représente, dans l'inconscient collectif de la gent militaire, la stabilité, l'ordre, la simplicité, … bref l'idéal d'une armée structurée hiérarchisée !

Plus concrètement, à l'armée on fait son lit "au carré" c'est une façon de border les draps et couvertures en bout de lit ce qui lui donne un air carré (?sic?). Bref, lors d'une revue de chambrée, il faut que le lit soit fait au carré, d'ou (probablement) une extension ou tout le reste doit aussi être carré. Jusque là, pas de problème, nous avons même pu revenir à la source étymologique de l'expression.

Par contre l'expression c'est carré s'accompagne de deux variantes qui lui enlève ce côté martial et officiel. Ce sont ces deux variantes qui me troublent légèrement. C'est le :

  • "C'est carré d'la bite."
  • "C'est carré d'la touffe."

Encore aujourd'hui (25 ans plus tard) j'en suis encore à me demander ce que la bite et la touffe (plutôt apparentée au buisson du mystère insondable de la féminité inaccessible fruit de toutes les envies et les fantasmes, que les kékés dans lesquels on va se jeter quand un sous-off crie "Grenade") viennent faire dans ce jargon là.

Une bite n'est pas carrée et une touffe l'est très rarement même une touffe militaire (cela dit j'ai une expérience trop limitée en touffe militaire pour juger en totale connaissance de cause, ou tout du moins pour pouvoir généraliser).

Pour compléter je rajoute une précision : il n'y a pas une expression masculine et une autre féminine. Par exemple les femmes militaires n'utilisent pas "C'est carré d'la touffe." et les hommes militaires "C'est carré d'la bite." Donc c'est bien un exemple d'expressions unisexuelles utilisées indifféremment par les deux genres.

Bref, voici donc le deuxième exemple (avec variantes) d'expression militaire qui me laisse pantois, béant, stupéfait et … à cours d'explication.

Innocent Cela montre aussi la grande ouverture d'esprit des militaires et c'est encore un fait qui prouve l'absence de discrimination sexuelle à l'armée.

Allez, il est presque 22h00, je me rentre heureux et satisfait, tel le biquet qui a accompli son devoir bloguaire quotidien.

Biquet au tableau …

jeudi, avril 5th, 2007

Voilà, ça y'est, je suis au T. A. (Tableau d'Avancement) c'est inscrit dans le J.O. (Journal Officiel).

J'ai déjà 3 potes qui m'ont appelé pour me féliciter, et j'ai 3 courriels pour le même motif.

Je sais pas exactement ce que cela veut dire, sauf que à court ou moyen terme, je vais passer capitaine. Cela me fait très plaisir.

Voilà, c'est tout ! Bon, le corollaire de cette bonne nouvelle c'est qu'il va falloir que je paye un paquets de pot (et p't'être que j'organise une p'tite fête avec les copains du bureau).

"Captain, o my captain."

Répliques immortelles (miscellanées 2)

vendredi, mars 2nd, 2007

L'actualité c'est le film 300. En tout cas pour moi (et les potes autour) c'est LE TRUC que l'on attend avec une impatience quasi maladive. Je suis l'évolution du projet depuis sa tendre genèse (sur fantasy.fr c'est facile) et j'étais déjà fan de Frank Miller depuis sa reprise de Daredevil chez Marvel. Donc mon impatience savamment entretenue par les équipes marketing de Warner Bros (ils sont forts ces américains !) allait grandissant. 

Tout le monde a vu la Bande Annonce (sinon elle est ). Et il y a cette fameuse phrase : "Nos flèches couvreront la lumière du soleil." Ce à quoi un soldat spartiate aurait répondu "Et bien nous combattrons à l'ombre." On prète aussi cette phrase apocryphe à un général d'Alexandre le Grand lors de la bataille de Gaugameles.

Bref on se prépare une belle sortie ciné en perspective.

Ce qui est amusant (intéressant)  c'est que 300 qui retrace la bataille des Thermopyles relate, ni plus ni moins, l'histoire d'une défaite. Or en France c'est un peu notre grand truc. J'ai l'impression que l'on célèbre plus facilement les défaites que les victoires. Comme si le sacrifice ultime et l'héroïsme des soldats devaient faire oubler l'impéritié du commandement, les stratégies périmées, les doctrines d'emploi obsolètes.

Par exemple (et sans remonter à Alésia) :

  • Camérone (fête de la légion étrangère)
  • Bazeilles (fête des troupes de marine)
  • Cadets de Saumur (relaté dans La Dernière Brigade de Maurice Druon)
  • Dien Bien Phu
  • Sidi Brahim

Bref on revient à cette phrase stupide "Tout est perdu, fors l'honneur." C'est une sorte de complexe que l'on porte sur soi : magnifier le courage permet de faire oublier les défaillances du commandement. Grrrrr.

C'est aussi intéressant de noter que la France (notre belle et grande Nation, on finira par le savoir), pourtant pays prolifique en films cinéma, est assez pudique concernant son histoire et principalement son histoire militaire (si on excepte les films de Pierre Schoendorffer et quelques météores comme Joyeux Noël ou Indigènes). 

Je profite de l'occasion pour faire une petite anecdote (miscellanienne ?) sur une expression passée dans le langage usuel français (enfin peut-être pas dans la kikoo djeun' lol génération mdr) : Il pleut comme à Gravelotte. Cette expression désignant une forte pluie que mon grand-père utilisait, puis mon père, puis moi n'avait aucune signification particulière à mes yeux (enfin à mes oreilles) et n'évoquiat rien du tout.

Sauf que, magie de l'internet, en surfant j'ai découvert l'origine de l'expression (ici).

Gravelotte : bataille franco-prussienne de 1870. Victoire française non exploitée, donc non décisive (soupir) ! Une des premières guerres modernes (à différencier des guerres napoléoniennes) durant laquelle l'artillerie sera déterminante. Les positions françaises à Gravelotte (charmante petite ville de Moselle) seront pilonnées par l'artillerie boche allemande sans discontinuer par un feu nourri et d'une densité sans pareille jusque là. Et les lignes françaises tiendront.

Donc l'expression anodine et tellement rétro vient de ce fait d'armes de troupes françaises décimées par une artillerie supérieure en quantité et en qualité et qui tiendront le front lors de la guerre de 1870.

Laughing Ah, si ! Je suis de mauvaise foi : il y a l'excellentissime et drolissime Vercingétorix (avec Christophe Lambert).

Innocent Putain chais pas dans quelle rubrique la mettre cette note : misc, mili ou movie ? Allez, va pour mili ! (ça m'apprendra à faire des rubriques).

La blague du biquet : c'est deux morceaux de viande qui marchent dans la forêt. Tout d'un coup, l'un se retourne et ne voit plus son compagnon. Il s'écrie "Ou es-tu ? Ohé ! Ou es-tu ?". L'autre surgit de derrière un arbre et dit "Steack haché." (merci à mlle G. soupir)

VOS GUEULES LA DEDANS !!

lundi, février 19th, 2007

Comme chacun sait l'armée est pétrie de traditions.

Le fait de faire son service national (aujourd'hui disparu, demain peut-être remis sous une forme civico-militaire, volontaro-obligatoire, pour une durée trimestro-annuelle, dans un cadre punitivo-récompensaire, dans l'optique d'un projet définitivo-flou) vous laisse des marques et des souvenirs qui sont … euh … bons ou mauvais mais en tout cas indélébiles.

Personnellement un des souvenirs qui reste gravé dans ma mémoire c'est la pitoyable et douloureuse expérience de popotier.

Etre popotier, quand on est jeune aspirant, c'est un mini-supplice que l'on inflige au moins gradé et au plus jeune de la famille des lieutenants

La famille des lieutenants inclut par ordre hiérarchique inverse :

  • Frown l'aspirant, (ou l'aspi, le fusible, le tétard)
  • Undecided le sous-lieutenant (ou le sous-bite)
  • Laughing et le lieutenant (le lieut')

Tout fraîchement débarqué de mes 5 mois d'école d'application je me suis retrouvé en 1993 affecté dans mon régiment en Allemagne et, étant le plus jeune des moins gradés, j'ai eu l'insigne privilège d'êre popotier (avant qu'un plus jeune et moins gradé vienne me disputer ce triste privilège que je lui laissais sans regret).

Bref, le rôle du popotier est de s'occuper de la popote officier : la bouffe et les activités festives en général. C'est aussi lui qui annonce le menu et c'est là que c'est douloureux.

Le popotier (moi) doit se jucher sur une chaise ou une table et imposer le silence à uune marmaille officière ne voulant point s'en laisser compter pour pouvoir lire le menu du jour. Pour ce faire il faut hurler le fameux : "VOS GUEULES LA DEDANS !" jusqu'à s'en faire pêter les cordes vocales. Evidemment les officiers (principalement les plus jeunes) répliquent par un volume sonore au moins égal. Bref, une fois que l'auditoire a assez pitié du pauvre popotier ils le laissent déclamer avec ce qui lui reste de poumons et de gorge.

" Vos gueules là-dedans,
Mon lieutenant
(grade du président, en général un lieutenant ancien *),
Nobles invités (éventuellement des capitaines ou des officiers supérieurs, exceptionnellement le chef de corps **),
Messieurs
(le reste), "

" Voici le menu en date du …, de l'an de grâce … "

Je crois me rappeler que l'an de gràce en question est calculé, non pas sur le calendrier chrétien (ou musulman, juif, etc.), mais sur le calendrier officieux de l'Armée de Terre. Calendrier qui commence en 1805, année de la plus grande victoire de l'Empereur (2 décembre 1805 : Austerlitz). Cela dit je ne suis pas sûr à 100%, cela doit dépendre des régiments et des armes.

Là dessus le popotier doit rimer un menu en mélangeant le vrai (apétissant) avec le plus scabreux, scatologique, immonde possible et imaginable (et un aspirant a beaucoup d'imagination). Généralement la lecture du menu se fait sous les quolibets, les blagues (fines et de bon goût) et les projectiles divers (en général non contondants mais pas toujours). 

Puis on doit conclure par :

" Bon appétit mon lieutenant (grade du président),
Bon appétit messieurs ;
Foutez vous en plein la gueule,
Que la première bouchée vous régale,
Que la dernière bouchée vous étouffe,

Et ce dans l'ordre hiérarchique inverse afin de faciliter, par là le jeu normal de l'avancement dans l'armée française en général et dans le Train des Equipages en particulier, ce dont je serai le dernier et Ô combien indigne bénéficiaire. "

Les officiers présents répondent (assez fort) alors dans un bel ensemble la phrase rituelle suivante :

"Mort à ce cochon de popotier, et qu'il en crève, que le cul lui en pèle ".

Voilà c'est fin, délicat, et … un peu traumatisant. Curieusement quand mon successeur m'a … succédé je crois qu'il n'eut pas pire emmerdeur que moi. Comme quoi le passage de tortionné à tortionnaire est assez facile.

* lieutenant ancien : en général il préside le club des lieutenants (ou "lieut's club"). Etant "ancien" cela veut dire que c'est fort probablement le prochain à passer au grade de capitaine. Ce qui explique que sa gestion des aspis et sous-bites soit un peu … euh … coercitive. Une partie de sa notation étant conditionné par sa gestion dudit club.

** bizarrement quand le chef de corps est invité à un repas de lieutenants, la capacité sonore diminue parce que il y a de la notation dans l'air. Sauf pour les aspis de réserve qui s'en branlent un peu parce que on est pas d'active alors les notes … ben ils peuvent se les mettre (censuré). Cela dit les retombées du président sont plus … directes donc maif***.

*** maif : terme voulant dire "méfiance" en militaire !! Le maif, s'il n'est pas respecté conduit inévitablement à la LEM ****

**** LEM : Loi de l'Emmerdement Maximum, ou la loi de Murphy adaptée à la chose militaire. Synonime du SNAFU américain : Situation Normal All Fucked Up.

Voeux Politiquement corrects (assortis d’une note préliminaire)

mercredi, janvier 24th, 2007

J'ai un copain (FX) qui m'a envoyé ces voeux par internet. Je trouve cette attention assez sympa. Cela fait un peu mailing-list et cela n'a pas la délicate attention d'une carte de voeux postale classique, mais c'est aussi un gain de temps et une façon moderne de se débarrasser d'une corvée ancienne et fastidieuse.

Ce qui m'a, par contre, fait beaucoup rire c'est le message qui était inscrit en post-scriptum. Au début j'ai cru que c'était une blague (Quel déconneur, ce FX !), mais je viens d'avoir FX au téléphone pour autre chose, il m'a dit que : "Non, c'était parfaitement sérieux, et que c'était une façon pour lui de ne vexer personne dans le respect des us et coutumes de chaque individualités !"

Ah ! OK ! alors à tous :

MEILLEURS VOEUX POUR CETTE ANNEE 2007 *

* assorti de la petite note préliminaire suivante :

Note préliminaire importante:

Ce message concerne des voeux. Si vos croyances, ou pratiques substitutives vous interdisent d'en recevoir, veuillez ne pas lire ce message. De même, le lecteur doit bien examiner, – avant de poursuivre la lecture – si ce sujet ne heurte pas ses convictions personnelles, et est conforme aux lois de son pays.
Veuillez accepter, sans aucune obligation implicite ou explicite, mes meilleurs voeux pour un environnement plus sain, une société plus responsable, une vie heureuse et sans stress, et d'agréables vacances d'hiver, dans le respect des pratiques et traditions de la religion de votre choix (ou de vos pratiques laîques de substitution), dans le respect des traditions (ou pratiques laïques de substitution) des autres, ou même l'absence de traditions ou pratiques.
Ces voeux concernent aussi votre accomplissement personnel, votre réussite professionnelle, votre bonne santé, pour l a survenance de cette nouvelle année (suivant le calendrier généralement accepté, sans que cette acceptation puisse être considéré comme un manque de respect pour le calendrier de votre religion ou de toute autre calendrier laïque de substitution).

Ces voeux vous sont adressés sans considération de votre race, religion (ou de son absence), de votre age, nationalité, sexe, couleur, orientation sexuelle, ou habilité physique.

Ces voeux sont limités au lecteur et pour une periode d'un an, ou jusqu'à la survenance d'une autre période de souhaits, au plus tôt des deux.

Cette ocasion de souhaits n'est et ne doit pas être considérée comme limitée aux célébrations judéo-chrétiennes, ou aux célébrations de quelque orgnisation, groupes, communautés ou individualités que ce soit (ou même à leur absence.)

Note: En acceptant mes voeux vous acceptez les termes suivants:

  • Ces voeux peuvent être repris à tout moment à ma seule initiative, pour quelque raison que ce soit, ou même sans raison aucune. Le lecteur ne saurait en aucun cas en réclamer la reprise ou l'échange.
  • Ils ne peuvent être transférés que sans aucune altération du message original.
  • Ces voeux ne comportent aucun engagement de leur rédacteur quant à la réelle efficacité pour leur lecteur.
  • Le rédacteur ne saurait être tenu pour responsable de tout évènement (ou absence d'évènement) qui ne serait pas conforme aux souhaits adressés.

A BON ENTENDEUR !!

21 janvier : « TCHACK »

dimanche, janvier 21st, 2007

Il existe une foultitude de petites traditions à l'armée. Certaines sont sympas d'autres … euh …. un peu moins.

A titre personnel il y en a une que j'apprécie particulièrement. C'est une tradition un peu spéciale, non-écrite et républicaine. Certes, elle a un caractère légèrement offensant et a un but (in-)avoué de chercher les emmerdes.

C'est le fait de "tchaquer". Or, évidemment, on ne peut tchaquer que le 21 janvier, sinon c'est pas drôle. Allez, expliquons un peu ce qu'est la "TCHACK" :

Tchaquer c'est émettre un vigoureux TCHACK le 21 janvier, date anniversaire de la mort de Louis XVI. C'est une façon de marquer (symboliquement) son attachement à la République.

Le tchack en question représente l'onomatopée de la guillotine tombant sur le royal cou du racourci monarque : TCHACK !

Quand je dis que c'est aussi une façon de chercher les emmerdes, ben oui ! Quand on a un petit camarade qui est un peu nostalgique d'une royauté évanouie c'est une façon de le narguer abondamment.

Et c'est fou le nombre d'occasion de tchaquer dans une journée quand on est bien motivé (ou quand on a une tête de turc*). Et c'est facile de repérer sa victime potentielle : elle envoie son courrier avec la tête de Marianne à l'envers (l'enfoiré de (censuré) de (censuré)).

* expression qui, dans ma bouche n'a aucune valeur raciste ou péjorative, mais je n'ai pas d'autres expression de substitution appropriée à  disposition. Je n'ai rien contre les turcs bien sûr. NdA (qui veut pas d'emmerdes avec les turcs)

Pourquoi je fais de la réserve : la réponse de mes potes !!

lundi, novembre 6th, 2006

Ah ! J'ai peut être oublié de préciser que je fais des activités militaires de Réserve.

En fait, oui je suis Offiicer de Réserve, ce qui explique une certaine propension (déformation ?) à parler de trucs mili dans mes messages.

Donc je gère ma carrière professionnelle en même temps que je gère ma carrière militaire. Je réussis mieux la première que la deuxième puisque cela fait 11 ans que je suis lieutenant et que je n'ai pas eu d'avancement !!

Bon, bref, passons, et comme dit si bien mon commandant : "On n'est pas là pour la gamelle !"

Toujours est-il que c'est toujours un peu compliqué d'expliquer les raisons de mon engagement à servir dans la Réserve Opérationnelle (à différencier de la Réserve Citoyenne) et ça l'est encore plus d'expliquer ce que je fais. En gros je suis officier spécialiste appui-mouvement en logistique et officier traitant en Etat-Major.

Par contre, mes amis, eux, ont plein de raisons pour comprendre et expliciter mon engagement. Et, comme ce sont de vrais amis, ils m'expliquent POURQUOI JE FAIS DE LA RESERVE. C'est toujours très agréable de se sentir aimé et écouté, mais, une fois qu'ils m'ont donné leur raisons (qui sont donc les miennes selon eux, si vous avez bien suivi) j'ai plutôt envie de me pendre ou de leur pêter la gueule.

Donc, allons-y pour les raisons qui tuent :

1) Je suis un homosexuel refoulé.

D'après eux (en tout cas d'après P, C et F) c'est parce que je ne veux pas assumer une homosexualité latente et que je l'expurge en recherchant le contact viril d'hommes en uniformes qui sentent la bière et la sueur. Une fois que j'aurais compris et accepté mon homosexualité latente, je ferais mon coming-out et je pourrais enfin quitter la réserve qui ne me sert que comme palliatif à une sexualité bridée et non assumée.

Bonj, merci P, C et F, mais je pense pas. Je suis pas homosexuel, ni homophobe, -phile ou -phage ou -lâtre. Je suis malheureusement obligé d'infirmer cette raison. Les hommes ne m'attirent pas. Désolé. Néanmoins P et F continuent de me regarder d'un drôle d'oeil et ne partageront jamais une douche avec moi (C, non plus mais c'est parce que c'est une fille et qu'elle est mariée à P et c'est bien dommage parce que c'est un vrai canon (C, pas P)).

En plus, maintenant l'armée se féminise pas mal, même dans la réserve. Et je peux vous assurer qu'elles sont franchement très très très mignonnes.

2) je suis un frustré qui passe ses complexes d'infériorité sur les militaires

Cette théorie est dévelloppée par S, X (le frère de F), et O. C'est une théorie très énervante qui avait tendance à me mettre dans une colère dingue (d'autant plus que S l'avait développée après une soirée très arrosée). Bon alors, développons :

Tu comprends Biquet, comme ta vie est plutôt nulle (merci, enculé !) et bien tu utilises l'armée comme un exutoire pour faire sortir ta frustration. Dans ce contexte militaire et seulement dans celui-là tu as la possibilité d'être vraiment quelqu'un et tu peux enfin crier sur des gens et faire preuve d'autorité. C'est donc une sorte de catharsis. Un peu comme d'autres évacuent leur agressivité en faisant des jeux vidéos, du sport de combat ou de la conduite automobile dans les rues de Paris.

Aïe aïe aïe ! Bon alors là c'est tragique !Comment expliquer QUE JE NE SUIS PAS UN GROS FRUSTRE ET JE T'EMMERDE GROS CONNARD DE MERDE sans passer, justement, pour un gros frustré. Car, invariablement, ils répondent : Tu vois, tu t'énerves, c'est que j'ai raison !

Bon et bien …. euh … à l'armée je ne crie pas sur des pious-pious pauvres victimes d'un systême arbitraire. En fait comme la réserve est composée uniquement de VO-LON-TAI-RES il n'y a pas de contraintes donc si chacun vient c'est parce qu'il le veut bien. Le mieux serait de leur dire : Venez donc et vous verrez par vous même ! Ce qui les fait beaucoup rire "Zéro dans l'bordel".

3) Si je fais de la réserve c'est que je suis un facho

Là, c'est l'insulte … enfin je veux dire la raison la plus énervante. Elle est défendue par des connaissances qui, justement, appartiennent à un spectre politique assez large (les extrêmes, quoi !).

Ben oui, en France si t'aimes l'armée t'es O-BLI-GA-TOI-RE-MENT un facho. Bon sang ce que ça m'énerve ! Depuis la défaite de 40, les guerres de décolonisation, mai 68 et l'armée de conscription, l'Institution à mauvaise réputation et cette image est fermement ancrée dans les mentalités de notre belle nation.

On peut même dire qu'elle est inculquée par tout un processus de racourcis idéologiques, des idées reçues et des phrases à l'emporte pièce qui traversent les générations.

A cet effet je dois avoir le plus grand répertoire de blagues sur les militaires qui soit. Je les connais toutes, parce que on a du toutes me les faire. Evidemment toutes ces blagues ont un caractère péjoratif (faut pas déconner non plus !). Il ya aussi toute une floppée de citations (dont la phrase de Clémenceau qu'on me sort une fois par mois : la Guerre est une affaire … air connu).

Et puis dans les racourcis il y a le truc habitiuel : ben j'aime pas la guerre (moi non plus !), or la guerre c'est les militaires qui la font. Ouaips c'ets pas eux qui la déclarent, mais c'est eux qui vont la faire pour le compte de ceux qui la déclarent. Donc on considère le moyen comme le mal, et non pas la cause.

Bref, en un mot comme en cent, t'es militaire (ou t'aimes l'armée) t'es un facho. Ben, non ! Voilà je suis républicain à fond. Je dirais même que j'ai la République chevillée au corps. Désolé ! Au contraire, par cet engagement je pense contribuer à préserver et défendre ce que j'aime par dessus tout : la République.